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Pour répondre à votre question :
Les gens sont préoccupés par la sécurité des phtalates (ou de toute autre substance) contenus dans les produits qu’ils achètent. Il est possible de vérifier la manière dont le produit chimique a été évalué. Le programme européen REACH est probablement le règlement le plus complet au monde en ce qui concerne la production et l’utilisation des produits chimiques. Il a aussi le pouvoir d’émettre des interdictions sur les produits chimiques qui ont été déterminés comme potentiellement dangereux pour la santé ou l’environnement. Même si votre question ne vise aucun phtalate en particulier, je peux vous dire qu’au moins deux d’entre eux, utilisés pour les planchers en vinyle (DINP et DIDP), ont récemment été réévalués par la Commission européenne :
« En janvier 2014, la Commission européenne a publié ses conclusions sur la réévaluation des limitations sur le DINP et le DIDP affirmant qu’il n’y avait “aucun risque inacceptable dans l’utilisation du DINP et DIDP dans les objets autres que les jouets et les articles de puériculture qui pourraient aller dans la bouche”. Ce rapport d’ECHA évaluait toutes les expositions possibles au DINP et au DIDP, y compris la poussière et l’air intérieurs, la nourriture, les vêtements, les planchers en vinyle, l’intérieur des véhicules et d’autres sources ».
Traduit de : http://www.plasticisers.org/en_GB/regulation/reach
Même si tous les phtalates partagent une même base chimique, ils ont des caractéristiques biologiques, chimiques et physiques différentes. C’est pour cette raison que certains phtalates sont interdits et d’autres non.
Bonne continuation,
Ron
La réponse de Dr Moore
Cher John,
C’est une question que nous entendons souvent. Voici un peu d’histoire et la réponse à votre question.
La lutte contre le vinyle a commencé en 1986, lorsque Greenpeace a lancé une campagne mondiale visant l’interdiction du chlorure, et ce, parce que certains hydrocarbures chlorés (DDT, BPC, dioxine) suscitaient des inquiétudes concernant leur toxicité. Il était donc plus simple d’interdire le chlorure en général.
Greenpeace a surnommé le chlorure « l’Élément du Diable » et le vinyle (polychlorure de vinyle ou PVC) « le Plastique Poison ». À ce moment, j’étais un des six directeurs de Greenpeace International et j’avais fait partie de plusieurs comités et mené plusieurs campagnes depuis sa création au début des années 1970. J’ai tenté de convaincre mes collègues (parmi lesquels aucun n’avait étudié la science) que le chlorure était l’élément le plus important pour la santé publique et pour la médecine, en plus d’être un composant du sel ordinaire, du sel de table (nutriment essentiel) et du sel présent dans l’océan, là où plusieurs espèces vivent. Le fait d’ajouter du chlorure à l’eau potable, aux piscines, aux spas, etc. représente un des plus grands progrès dans l’histoire de la santé publique. La majorité de nos médicaments synthétiques sont fabriqués à partir de la chimie du chlore. Bref, Greenpeace a tout de même décidé de lancer la campagne et j’ai dû quitter l’organisation, après 15 ans. C’est à partir de ce moment que les campagnes de Greenpeace ont arrêté d’être basées sur des faits et ont commencé à être basées sur le sensationnalisme, la désinformation et la peur parce que c’est ce qui attire le plus de dons. Vous pouvez en apprendre plus sur ce sujet et sur bien d’autres en téléchargeant mon livre en version Kindle à partir du site Parlons Vinyle.
Après un certain temps, Greenpeace a abandonné la campagne pour l’interdiction mondiale complète du chlorure. Par contre, aujourd’hui encore, Greenpeace et d’autres petites organisations continuent de se battre à plus petite échelle contre le vinyle. Entre temps, l’industrie du vinyle a fait son chemin en apportant quelques changements. Par exemple, les métaux lourds étaient utilisés comme additifs pour certaines applications. Devant l’inquiétude entourant cette pratique, l’industrie a cessé d’utiliser le plomb et le cadmium, même si le vinyle dure tellement longtemps qu’il n’y avait aucun risque de fuite dangereuse. Lorsqu’il a été prouvé hors de tout doute que le vinyle n’était pas toxique et même que le processus de fabrication était écoénergétique et avait un taux d’émission beaucoup plus faible que, par exemple, le béton ou l’acier, Greenpeace et compagnie s’est tourné contre les additifs présents dans le vinyle, principalement les phtalates. Ceux-ci ont pour but de faire passer le vinyle d’un état rigide à un état souple. Nous utilisons le vinyle rigide, par exemple, pour les conduites d’eau, d’électricité et d’évacuation. Plus il y a de phtalates, plus le vinyle est souple, ce qui le rend si unique parmi les plastiques puisque cela lui permet d’avoir une grande variété d’utilités.
Pendant des années, ces groupes ont basé leur campagne sur cette accusation : les phtalates sont des perturbateurs endocriniens, aussi appelés « hormones environnementales ». Résultat : l’EPA (Environmental Protection Agency, États-Unis) a mené une enquête sur les phtalates et le BPA (Bisphenol A, aussi soupçonné de perturber le système endocrinien). En 2013, l’EPA a retiré ces deux éléments de la liste de contrôle puisqu’ils ne posaient aucun « risque excessif de dommage à la santé humaine ou à l’environnement ».
Source (en anglais) : http://www.plasticsnews.com/article/20130920/NEWS/130929993/epa-withdraws-draft-rules-on-bpa-pbdes
Évidemment, cette étude n’a pas dissuadé les opposants, mais leur ardeur a diminuée puisque rien ne prouve que les phtalates et le BPA, utilisés comme ils le sont aujourd’hui, sont dangereux.
Enfin, je ne crois pas que vous devriez exclure le vinyle de vos choix simplement parce qu’il contient des phtalates. Pensez à tous les objets qui vous entourent et qui sont faits en vinyle : vos cartes de crédit, utilisées quotidiennement ; les disques de vinyle qui refont surface ; les conduites d’eau de votre municipalité, si vous avez de la chance, qui sont beaucoup moins vulnérables à la contamination bactérienne que les tuyaux en fer ou en béton ; et les planchers en vinyle, qui sont faciles à garder propres et exempts de germes.
De plus, le vinyle est le matériau principal utilisé dans les établissements de santé : les planchers et les murs en vinyle peuvent être recouverts d’un revêtement antibactérien ; les employés portent des gants et des masques en vinyle ; les tubes de prélèvement sanguin et les poches de sang ou de substances intraveineuses sont faits en vinyle. Le vinyle apporte une contribution importante pour des soins de santé sécuritaires. Pourtant, certains groupes luttent pour que le vinyle disparaisse des établissements de santé. Selon moi, cela augmenterait le taux de mortalité causé par les « super-microbes » qui sont déjà responsables de coûts de 30 milliards de dollars.
Finalement, la campagne contre le vinyle et les phtalates est erronée puisque les avantages connus du vinyle l’emportent de loin contre les supposés risques de son utilisation dans tellement d’aspects de notre vie.
J’espère que cela vous aidera. N’hésitez pas à continuer la conversation si vous avez des commentaires ou d’autres questions.
Salutations, Patrick Moore, Ph. D
Au début de la campagne contre le PVC, c’est le chlorure qu’il contenait qui était visé. Alors que j’étais toujours un des directeurs de Greenpeace International au milieu des années 80, mes collègues ont surnommé le chlorure « l’Élément du Diable » et le PVC « le Plastique Poison ». Ils pensaient que puisque le chlorure, le DDT, le BPC et les dioxines étaient toxiques, la solution la plus simple était « d’interdire le chlorure partout dans le monde ». Il s’avère que j’étais le seul directeur de Greenpeace qui avait une éducation en science (B.Sc concentration en biologie et en foresterie ; doctorat en écologie). Je leur ai donc rappelé que le chlorure est un élément du tableau périodique, le 11e élément le plus commun de la croûte terrestre, un nutriment essentiel (NaCl ou sel de table) et une des composantes de base de l’univers. J’ai aussi tenté de leur expliquer que le chlorure est l’élément le plus important pour la santé publique et pour la médecine ; que le fait d’ajouter du chlorure à l’eau potable, aux piscines et aux spas, pour prévenir les infections, représente un des plus grands progrès dans l’histoire de la santé publique ; que la majorité de nos médicaments synthétiques sont fabriqués à partir de la chimie du chlore. En réalité, la raison pour laquelle le chlorure est si important pour la santé publique est justement parce qu’il est toxique… pour les bactéries qui nous sont mortelles.
Mes collègues ont fait la sourde oreille. C’est ainsi que j’ai réalisé que l’organisation que j’avais cofondée 15 ans plus tôt avait perdu sa vision humanitaire et se dirigeait plutôt vers des campagnes de financement basées sur le sensationnalisme, la désinformation et la peur. J’ai dû partir, paisiblement, et je me suis engagé à créer un programme environnemental basé sur la science et sur la logique, plutôt que sur sa capacité à collecter des fonds.
Les années passèrent et les faits surgirent : il devint impossible pour Greenpeace de qualifier le chlorure de « Diable ». Afin de pouvoir continuer sa campagne anti-PVC, Greenpeace s’est tourné contre les additifs présents dans le vinyle, qui servent à donner au vinyle les propriétés si utiles qui lui ont conféré le titre de plastique le plus polyvalent. Ils se sont d’abord concentrés sur le plomb et le cadmium, éléments très utiles lorsqu’ils sont utilisés de manière sécuritaire (la plupart d’entre nous avons 20 livres de plomb à environ quatre pieds de nous lorsque nous roulons sur l’autoroute à 95 km/h ou plus : les batteries au nickel-cadmium nous sont toujours très utiles).
Il faut savoir que même les métaux lourds, tels que le plomb et le cadmium, lorsqu’insérés dans le PVC, y sont retenus tellement solidement que leur fuite dans l’environnement est à peine mesurable. Il s’agit de la maxime du toxicologue : tout est question de quantité. Par contre, en réponse aux accusations de « toxicité » du PVC, l’industrie a cessé d’utiliser les métaux prétendument dangereux.
Une des caractéristiques uniques du PVC est sa capacité à absorber une grande variété d’éléments et de molécules, ce qui lui donne des propriétés qui ne peuvent être atteintes avec d’autres polymères. Les additifs qui donnent au PVC sa résistance aux rayons UV lui permettent de résister à la lumière solaire directe pour 50 ans et même plus.
Passons à la question des phtalates utilisés comme plastifiants pour les cartes de crédit, les disques de vinyle, les pataugeoires gonflables, le bardage en vinyle, les jouets et beaucoup d’autres produits en PVC souple [même si la majorité du PVC est rigide, particulièrement pour les tuyaux].
Puisqu’ils ne pouvaient plus faire campagne contre le chlorure et les métaux lourds, Greenpeace et ses alliés ont décidé de se battre contre les phtalates, dont le nom était presque imprononçable et totalement inconnu du public, des médias et des politiciens. Ce type de composé organique fut alors qualifié de « perturbateur endocrinien » ou « œstrogène mimétique » qui affecterait la vie sexuelle, un argument qui fait très peur. C’est ainsi que commença une décennie de débats sur la sécurité des phtalates.
Premièrement, même s’il y a des solutions de rechange aux phtalates, elles ne sont pas aussi efficaces ni aussi rentables. Comme vous le savez, en chimie, plusieurs composés sont considérés comme des phtalates, ce qui rend le débat encore plus compliqué pour les gens qui ne sont pas des spécialistes de la science.
Après un certain temps, la guerre contre les phtalates a mené à l’élaboration de nouveaux règlements par l’EPA sur le BPA, l’EDP et plusieurs phtalates. Quelques années plus tard, l’EPA a annulé ces règlements puisque les substances ne « posaient aucun risque excessif de dommage à la santé humaine ou à l’environnement ». L’EPA est reconnu pour sa recherche des risques potentiels et n’en a pas trouvés dans ce cas.
Sources [en anglais] :
http://www.plasticsnews.com/article/20130920/NEWS/130929993/epa-withdraws-draft-rules-on-bpa-pbdes
http://www.sustainableproduction.org/downloads/PhthalateAlternatives-January2011.pdf
Fait intéressant : l’être humain n’a pas inventé les polymères. Il s’agit d’une longue chaîne de monomères identiques, tels que polypropylènes, polyéthylènes et polychlorure de vinyle. Le premier polymère grandement utilisé fut la cellulose, utilisée depuis 3 milliards d’années. Elle servait tout d’abord de matrice pour les membranes cellulaires, c’est-à-dire de frontière entre l’environnement extracellulaire et la biochimie intracellulaire. Puis, elle est devenue un des deux composants pour la fabrication du bois, l’autre étant la lignine. La cellulose et la lignine sont aujourd’hui les molécules les plus abondantes, puisque les arbres et les autres plantes ligneuses représentent plus de 90 % de la biomasse vivante.
Peu de personnes peuvent nommer le monomère de la cellulose. Il s’agit du glucose, le sucre produit par la photosynthèse en combinant du H2O et du CO2 avec le dérivé de l’oxygène, probablement la réaction la plus importante de l’histoire de la vie.
Un grand merci pour votre question sur les phtalates. C’est avec plaisir que je continuerai cette discussion avec vous si vous avez d’autres arguments à apporter sur le sujet.
Salutations, Patrick Moore
Lorsque l’on tente de « calculer » l’impact environnemental, on compare souvent des pommes avec des oranges.
Lorsqu’il s’agit de conduites d’eau ou d’évacuation, le vinyle est de toute évidence plus avantageux.
Lorsqu’il s’agit de finition extérieure, le vinyle dure généralement plus longtemps et nécessite moins d’entretien que les autres options.
Lorsqu’il s’agit de durabilité, de fiabilité, de rentabilité et de polyvalence, le vinyle donne normalement d’aussi bon, même de meilleurs résultats que les autres options.
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de discréditer les autres matériaux puisqu’ils ont tous leur utilité. Par contre, même s’il est possible de fabriquer des tuyaux en fer, en béton, en bois (et en plomb), le vinyle est généralement le matériau le plus pratique.
Salutations, Patrick Moore
Voici un site web qui commercialise des revêtements de mur et de plancher en PVC antiseptique : http://www.asf.com.au/getmedia/0fd8df92-de94-4c17-a088-14fe9f309c23/Australian-Operating-brochure-Email.pdf.aspx
Patrick Moore
Le vinyle, le caoutchouc et les tuiles de tapis sont tous synthétiques. Le vinyle est fabriqué avec du chlorure de sodium et du gaz naturel ; le caoutchouc, avec de l’huile ; les tuiles de tapis avec du plastique (donc principalement avec de l’huile aussi). http://www.flor.com/faq/
L’arrière de certaines tuiles de tapis est fait de PVC.
Les tuiles de tapis sont très difficiles à désinfecter, ce qui n’est pas le cas du vinyle et du caoutchouc. Le vinyle peut être imprégné d’antibiotiques, créant ainsi une surface stérile, ce qui représente un grand avantage, particulièrement pour les soins de santé.
Il ne fait aucun doute que le vinyle est un des matériaux les plus polyvalents, rentables et écologiques. Les arguments contre le vinyle n’ont aucune base scientifique. Le mouvement « vert » contre le vinyle se base sur le fait qu’il contient du chlorure qui, comme plusieurs éléments importants, peut être toxique dans certaines circonstances. Mais le sel blanc, nutriment essentiel, contient aussi du chlorure. Cet élément se trouve être le plus important pour la santé publique : le fait d’ajouter du chlorure à l’eau potable, aux piscines et aux spas représente un des plus grands progrès dans l’histoire de la santé publique. La majorité de nos médicaments synthétiques sont fabriqués à partir de la chimie du chlore. Ce qui revient à dire que l’opposition au chlorure est entièrement erronée. Chaque substance doit être évaluée selon ses propriétés et ses utilités. Le vinyle obtient d’excellents résultats dans pratiquement toutes les catégories.
Pour en savoir plus (en anglais) : http://www.asf.com.au/getmedia/0fd8df92-de94-4c17-a088-14fe9f309c23/Australian-Operating-brochure-Email.pdf.aspx
http://www.pvc.org/en/p/how-is-pvc-used
Salutations, Patrick Moore
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